jeudi 30 août 2012

Le gouvernement marocain finalise une nouvelle stratégie économique


La Maroc est en train de finaliser une nouvelle stratégie économique qui repose essentiellement sur la promotion de l'industrie et l'adoption d'une politique protectionniste à travers l'activation des barrières non douanières, la priorité et la préférence pour les produits nationaux et le contrôle des achats à l'international, dans le but d'alléger le déficit commercial.
Une source gouvernementale a précisé que les responsables des ministères de l'Economie et des Finances et de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies sont en train de finaliser ladite stratégie sur laquelle se baserait le projet de loi de finances 2013.
Selon le ministre marocain chargé des Affaires générales et de la gouvernance, M. Najib Boulif, l'année 2013 sera "une année de grande réforme de la fiscalité avec pour but de travailler sur la compétitivité de l'entreprise et du pays.
Des chantiers seront ouverts, l'année prochaine, au niveau de l'impôt sur les sociétés (IS) et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), a indiqué le responsable marocain dans un entretien publié par le premier quotidien francophone du Maroc « Le Matin ».
La réponse de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) est tombée sitôt dans le cadre du mémorandum d'entente entre le gouvernement et le patronat. Ainsi, le nouveau bureau de la CGEM a fait des propositions fiscales pour le budget 2013 tout en réclamant des mesures non budgétaires.
Ces propositions portent sur la fixation d'un délai de traitement des réclamations des contribuables, l'accélération de la mise en oeuvre de l'administration électronique, la révision des sanctions disproportionnées par rapport aux infractions.  
Elles concernent aussi les moyens à même de renforcer la compétitivité des entreprises via l'élimination des distorsions inhérentes à la TVA, la suppression du butoir et la limitation du trop versé de l'IS.
Les propositions portent également sur la reconduction des mesures fiscales transitoires qui arrivent à échéance fin 2012. Il s'agit du régime fiscal relatif aux fusions, à la transformation juridique de personnes physiques en société, l'identification pour la première fois auprès du fisc ainsi que l'introduction des titres à la Bourse.
S'agissant des grandes orientations du budget 2013, M. Boulif a déclaré que le gouvernement table sur un déficit de moins de 6 %, indiquant que les recettes des Marocains résidant à l'étranger ( MRE) connaîtront une baisse de 3 ou 4 milliards de dirhams vers la fin de l'année, alors que les phosphates augmenteront de 13 %.
Les efforts du gouvernement vont se concentrer aussi sur la Charte d'investissement en vue de prospecter certains marchés, comme ceux du BRIC, en l'occurrence le Brésil, l'Inde, la Chine et un certain nombre de pays du Moyen-Orient et d'Afrique.
Il s'agit aussi de revoir certaines clauses des accords de libre-échange avec l'Union européenne, principalement en ce qui concerne le dumping, a poursuivi M. Boulif.
"Il faut dire, en effet, que plusieurs pays de l'UE font aujourd'hui du dumping chez nous. Nous sommes en train de mettre le doigt sur les secteurs concernés et l'on va y travailler jusqu'au mois d'octobre prochain", a-t-il dit, plaidant pour la réhabilitation du principe de la préférence nationale pour lutter contre ce genre de concurrence déloyale.
Pour ce qui est de la réforme de la compensation, le ministre marocain a indiqué qu'elle sera prête d'ici à la fin de l'année, ajoutant que "La décompensation sera progressive afin de ne pas pénaliser le citoyen et faire avancer le mécanisme du transfert monétaire direct. La libéralisation des prix aura lieu en parallèle avec le transfert monétaire direct aux ménages nécessiteux", a souligné M. Boulif.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire